Gestion intégrée des adventices

Gestion intégrée des adventices

Ce programme fait suite aux travaux du groupe thématique Adventices et à une concertation interne en février 2017. Il vise à renforcer et mieux coordonner les actions engagées sur ce thème en cohérence avec les dispositifs existants.

La gestion des espèces adventices constitue un problème technique majeur pour les systèmes de grande culture alors que la pression pour réduire l’usage et l’impact des herbicides de synthèse est au cœur des politiques publiques. L’évolution des systèmes de culture, sous l’effet des réglementations ou sous l’effet de nouvelles pratiques culturales développées par les agriculteurs, le changement d’usage des terres et le changement climatique, rendent probable une évolution de la flore adventice qui pourrait s’avérer difficile à contrôler avec les techniques autorisées, et/ou disponibles à l’avenir. Par ailleurs, la nécessité d’intégrer dans les pratiques agricoles des objectifs de maintien, voire de développement de la biodiversité crée une tension supplémentaire sur la mise au point des stratégies de gestion des adventices.

La maîtrise de la flore adventice se raisonne d’abord à l’échelle du système de culture, dont celle de la culture. Les processus agroécologiques et leviers techniques mobilisables sont aussi bien liés à des mécanismes progressifs qu’à des interventions quasi-instantanées dont les mécanismes sont extrêmement fins et sensibles. De nombreuses innovations, plus ou moins en rupture, résultent de travaux de recherche ou de pratiques d’agriculteurs et pourraient être combinées pour contribuer à la gestion durable des adventices. Si des travaux et des dispositifs existent, ils ne sont souvent que fragmentaires, insuffisamment mutualisés et les ressources mobilisées ne permettent pas de répondre rapidement aux questions posées par les le monde agricole ou par la société.

Enfin, le statut même de la flore adventice est en évolution : si la nuisibilité de ces espèces, bien que difficilement quantifiable, est bien réelle, elle est-elle même à reconsidérer autrement que par le passé. De plus, il convient de mettre en balance la nuisibilité observée avec les services écosystémiques (ressources trophiques, érosion, support d’organismes auxiliaires) qui ne sont pour le moment que très peu quantifiés.

Les axes de travail du groupe gestion intégrée des adventices sont d’identifier des actions de gestion durable des espèces adventices en mobilisant les acteurs de différentes origines dont les instituts, et travaillant sur une même question qui serait de leur point de vue moins efficacement traitée :

  • En organisant la réflexion sur de actions permettant de répondre dans un délai rapide à des problèmes rencontrés sur le terrain, à l’échelle prioritaire de la succession et de son temps long,
  • Par la mutualisation des données existantes.

Les objectifs du groupe de travail visent à :

  • Identifier des stratégies adaptées à différents contextes et assurant à la fois une bonne maîtrise de la flore adventice et contribuant ayant de hautes performances économiques et environnementales ;
  • Analyser l’effet de stratégies et techniques innovantes de gestion durable des espèces adventices (allant des approches agroécologiques aux agro-équipements) et leurs impacts économiques et environnementaux.
  • Prévenir l’émergence de résistances aux herbicides.
  • Anticiper l’impact probable des changements de systèmes de culture sur l’évolution des adventices.

Management et pilotage d’ensemble
Il est proposé de mettre en place un comité de suivi du groupe composé de cadres des principaux organismes concernés. Chargé de coordonner les actions envisagées et d’assurer la mise en cohérence et la complémentarité avec les actions et dispositifs existants, il est appuyé par les équipes des projets à monter. Il organise notamment le lien avec les initiatives suivantes : RMT Florad, partie prenante du programme, Méta-programme INRA SMaCH (Gestion intégrée de la santé des plantes), les projets ANR et CasDar engagés, les actions Ecophyto pertinentes (notamment le groupe adventices), portail Ecophyto PIC, programme Horizon2020 et Partenariats Européens pour l’Innovation).
Comme les autres actions du GIS, il s’agirait ici d’assurer une liaison harmonieuse plutôt que de rajouter une couche au millefeuille existant. Ce comité organisera le montage des projets, en évaluera l’avancement, procédera aux ajustements souhaitables et pourra, le cas échéant, proposer de nouvelles initiatives.
Le comité de suivi est composé de l'Inra, des Chambres d’Agriculture ; ACTA/ RMT Florad, Arvalis, Terres Inovia, In Vivo, Bayer, DGAL, APAD.

Voir aussi

Dans ce dossier

Le contexte actuel de réduction de l’utilisation des herbicides de synthèse peut rendre plus complexe le contrôle des populations adventices. Aussi, la lutte prophylactique non chimique devient une nécessité si les possibilités de rattrapage qu’offraient les herbicides ne sont plus disponibles.
Dans le contexte actuel de l'interdiction ou de la forte réduction de l’utilisation du glyphosate, il a été réalisé une analyse rétrospective sur le retrait de l'atrazine qui constituait la substance active majeure dans la gestion de l'enherbement de la culture du maïs en France. Malgré des différences d’utilisation, la comparaison des deux situations est apparue intéressante et a été présentée dans deux communications.
Dans les populations des adventices posant le plus de problèmes de résistance, des mutations dans le gène de la cible des herbicides sont généralement un bon marqueur de la présence de résistance. L’avènement des techniques de sé-quençage dites « de nouvelle génération », qui permettent d’analyser rapidement un très grand nombre d’échantillons, permet désormais d’envisager de développer un outil de diagnostic des résistances « à haut débit ». La preuve de la faisabilité de ce type d’approche a été produite en ciblant l’une des adventices majeures des grandes cultures en France : l’Ivraie ou « ray-grass » (Lolium sp.). Ce travail a été financé dans le cadre de l'appel à actions adventices lancé par le GIS GC en 2017.
L’Ambroisie à feuilles d’armoise est une espèce adventice difficile à contrôler, et dont le pollen impacte la santé humaine. Une combinaison inédite de deux approches complémentaires a été déployée dans le but de contribuer à améliorer la gestion de cette espèce. Ce travail a été financé dans le cadre de l'appel à actions adventices lancé par le GIS GC en 2017.
Une enquête nationale ayant recueilli 1320 réponses (839 analysées dans cet article), dont 56% d'agriculteurs, 26% de conseillers, 14% de techniciens/expérimentateurs et 4% de chercheurs, a permis de sonder leur perception des adventices. Les effets positifs des adventices ont moins d’importance aux yeux des sondés que leurs effets négatifs. Pour les effets négatifs, la perte de rendement (nuisibilité primaire directe) et l’augmentation du stock semencier (nuisibilité secondaire) sont les plus importants. Ce travail a été financé dans le cadre de l'appel à actions adventices lancé par le GIS GC en 2017.
Cette note dresse l’état des lieux des résistances aux herbicides utilisés pour lutter contre les adventices. Elle a été co-rédigée par des représentants de l’ACTA, d’ARVALIS-Institut-du-végétal, de l’INRA, de l’ITB, de la FNAMS, de TERRES INOVIA et d’AGROSOLUTIONS et financée dans le cadre de l'appel à actions adventices lancé par le GIS GC en 2017.
Dans le cadre des activités du groupe gestion durable des sols, le GIS GC a financé le stage intitulé "Impact du travail du sol sur les adventices : Enseignements de l'essai travail du sol de longue durée de Boigneville et simulation".
Retrouvez l'article rédigé par le groupe gestion durable des adventices du GIS GC pour la revue Phytoma.

Date de modification : 12 décembre 2023 | Date de création : 12 décembre 2023 | Rédaction : GIS GC